Le droit à l’erreur

Droit à l'erreur

Notre société actuelle met en évidence les réussites des uns et des autres, via les médias ou encore les réseaux sociaux… Ce regard donne la sensation que tout est simple et que tout fonctionne du premier coup pour les autres. Or, il est inutile de se mentir, notre cerveau est ainsi constitué : pour apprendre l’Homme commet des erreurs.

Quelle est la différence avec les fautes que nous pourrions commettre ? Pour quelles raisons est-il important d’accepter ses erreurs ? Quels bénéfices en tirons-nous ? 

Vous l’aurez donc compris, il arrive à tout le monde de se tromper et c’est tant mieux. Encore faut-il savoir le reconnaître pour que cela nous soit bénéfique !

Alors ça veut dire quoi se tromper ? Se tromper ou commettre une erreur : c’est proposer quelque chose qui ne correspond pas à ce qui est attendu. Il y a une volonté de bien faire, en toute bonne foi ; mais finalement ce n’est pas la “bonne réponse”. 

La différence avec une faute commise est l’intention. La faute est commise en ayant conscience que ce que l’on propose n’est pas bon, ou dans la négligence à ce que l’on fait.

C’est à partir des erreurs que nous commettons et grâce à notre capacité d’analyse, que nous apprenons, que nous grandissons ; que ce soit pour marcher, pour parler, pour compter, … Ce sont nos erreurs qui nous permettent d’analyser une situation donnée et d’ajuster nos actions et nos pensées.

“Une erreur ne devient une faute que si l’on refuse de la corriger.” John Fitzgerald Kennedy

De ce fait, il apparaît donc être dans notre intérêt de conscientiser nos erreurs, ceci pour pouvoir justement mener ce travail d’analyse, de réflexion et donc de développement personnel. On évite ainsi le piège de commettre une faute.

Accepter que nous sommes humain et que nous faisons des erreurs dans le but de faire différemment par la suite, nous permet de nous délivrer de la pression que notre société nous inflige au travers de l’image de la réussite qu’elle véhicule. Se tourner sur le “comment faire autrement pour que le résultat soit différent”, nous permet de nous délivrer de ce sentiment de culpabilité qui nous envahit chaque fois que l’on se trompe.

“Si j’effaçais les erreurs de mon passé, j’effacerais la sagesse de mon présent.” Auteur inconnu

Le fait d’accepter que nous puissions faire des erreurs ne nous déresponsabilise en aucune manière. Il ne s’agit pas de ne pas tenir compte des conséquences de nos erreurs. Bien au contraire, celles-ci font partie intégrante de notre analyse. Elles nous permettent de valider ce vers quoi nous souhaitons aller. La réflexion nous permet d’identifier de quelle manière nous atteindrons cet objectif.

Si nous reprenons les situations vécues par les aidants familiaux par exemple, nous avons pu constater que pour la plus grande majorité, ils n’ont pas de formation pour accompagner leurs proches. Nous avons vu que leur situation est loin d’être simple aussi. Ils n’ont pas d’autre choix que d’apprendre de leurs erreurs. La culpabilité, lorsqu’ils se trompent, est un sentiment qui les accompagne fréquemment. A celui-ci s’ajoute la pression que notre société nous impose face au devoir d’accomplir notre mission d’aide. La peur de se tromper peut quant à elle, nous ralentir dans nos actions et nos choix, voire jusqu’à nous rendre inactif.

Il devient alors essentiel que chaque individu agisse avec bienveillance envers lui-même et s’accorde le droit à l’erreur. Le coaching est un outil facilitateur dans cette réflexion, dans la gestion des émotions et sentiments, ou encore dans la gestion du stress. Il permet également de lever les blocages et de travailler sur les croyances telles que , “je n’ai pas le droit de me tromper”. 

Finalement, se tromper est peut-être bon pour soi…

Céline Dauchy

Les droits et devoirs des aidants familiaux

Droits et devoirs des aidants familiaux

Aujourd’hui, les aidants familiaux aident leurs proches car les liens qui les unissent sont forts et l’aidance est une preuve d’amour. Si elle se fait souvent naturellement, quels sont les devoirs des aidants familiaux envers leurs proches en perte d’autonomie ? Et quels sont leurs droits leur permettant d’assumer au mieux leur rôle ?

Le premier devoir de l’aidant familial est d’assurer le bien-être de son proche, que ce soit au domicile ou en établissement. Il doit donc veiller à ce que les conditions dans lesquelles l’aidé évolue soient en adéquation avec son état physique et psychologique : un lieu de vie adapté, l’accès aux soins dont il a besoin, une aide extérieure si nécessaire, un soutien psychologique, … 

Pour cela, il est également important de porter attention à une éventuelle maltraitance. Heureusement, celle-ci n’est pas une généralité. Mais il faut être conscient qu’elle peut exister, aussi bien dans le cercle familial (chantage, dévalorisation, …) qu’en établissement (négligence, soins brutaux, …). Être témoin de toutes formes de maltraitance, même involontaire, nous contraint à la dénoncer. Dans le cas contraire, il s’agit d’une non-assistance à personne en danger qui peut être punie par la loi.

Le second devoir de l’aidant familial est l’attention à porter à la situation financière de l’aidé. En effet, si une personne n’a pas les ressources suffisantes, les différents membres de la famille (enfants, parents, grands-parents, … ; belles-filles, gendres ; époux entre eux) ont l’obligation, au regard de la loi, de lui venir en aide. Celle-ci peut-être alimentaire, vestimentaire, médicale, liée à l’aménagement du domicile, … Et ne concerne d’ailleurs pas uniquement les personnes en perte d’autonomie !

Les droits des aidants familiaux sont nombreux mais encore trop peu connus et parfois complexes :

  • Droit à la formation : dispensée par des professionnels de santé dans différents domaines (geste de la vie quotidienne, soins corporels, soutien psychologique, …). Il existe également des formations diplômantes en fonction de l’expérience acquise en s’occupant de son proche (VAE) et qui permettent d’envisager une reconversion professionnelle (assistant de vie, auxiliaire de vie sociale, …).
  • Droit à un congé de solidarité familial sous 2 formes :
    • Congé de solidarité familial : pour l’accompagnement d’un proche en fin de vie. Il s’agit d’un congé sans solde de 3 mois maximum.
    • Congés de soutien familial : permet de suspendre son activité professionnelle pendant une durée de 3 mois renouvelable, pour s’occuper de son proche dépendant. L’emploi est assuré pendant toute la période.
  • Droit au répit, qui permet à l’aidant de s’octroyer du temps pour se reposer et récupérer afin d’être en mesure de poursuivre sa mission d’aide :
    • Lors de séjours de vacances adaptées : l’aidé peut partir en vacances seul ou accompagné de son aidant
    • Lieux d’accueil temporaire de personnes dépendantes
    • Famille d’accueil temporaire
    • Hébergement temporaire en établissement
    • Garde itinérante de nuit : permet à l’aidant de se reposer la nuit.
    • Téléassistance : l’aide intervient à partir du déclenchement d’une alarme.
  • Droit à l’affiliation gratuite à l’assurance vieillesse du régime général : sous certaines conditions.
  • Droit à une rémunération ou à un dédommagement : sous certaines conditions, l’aidant peut devenir salarié de son proche ou bénéficier d’un dédommagement.
  • Droit aux avantages fiscaux : sous certaines conditions, crédit d’impôts ou  déductions fiscales.

Depuis quelques années, l’importance du rôle des aidants familiaux dans le système de soin français est de plus en plus mis en évidence. L’évolution des différentes lois, l’atteste. 

Le Premier ministre a lancé, ce mercredi 23 octobre 2019, la stratégie de mobilisation et de soutien en faveur des aidants, accompagné de la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, ainsi que de Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées.” [site du gouvernement]

Dès 2020, cette stratégie vise à : rompre l’isolement des aidants familiaux, ouvrir de nouveaux droits sociaux (indemnisation du congés du proche aidant dès le mois d’octobre 2020), faciliter les démarches administratives, faciliter l’adaptabilité des aidants (cumul des rôles aidants, salarié, …), diversifier les solutions de répit, agir en faveur de la santé des aidants familiaux, intégrer les difficultés liées l’âge des aidants (étudiants).

Mais les aidants familiaux ont-ils facilement accès à toutes ces informations, notamment au moment où ils découvrent/subissent la perte d’autonomie de leurs proches ? 

8 aidants sur 10 ont le sentiment de ne pas être suffisamment aidés et considérés par les pouvoirs publics”. [Baromètre 2017, Drees et BVA]

Nous pouvons en déduire que pour rompre son isolement, l’aidant familial doit faire, de lui-même, les démarches pour obtenir les informations dont il a besoin. Il lui est donc nécessaire de se mettre en action. En cela, le coaching est un outil qui permet à l’aidant familial de se recentrer sur ses besoins (répit, rémunération, formation, …), de se fixer un objectif qui lui fait sens et d’être accompagné pour l’atteindre.

Céline Dauchy

Les apports du coaching

Les apports du coaching

L’aidant familial est bien souvent entouré de professionnels de santé qui oeuvrent pour son proche, mais il n’est généralement pas considéré dans la situation globale d’aide. Lorsque le fardeau (voir article 2) est trop important, il s’épuise moralement et physiquement. Nous avons également vu qu’une des causes de ce fardeau est l’absence de considération de ses besoins. Alors, en quoi le coaching pourrait être une aide aux aidants ?

Le coaching est un processus d’accompagnement visant à la détermination et l’atteinte d’un objectif personnel ou professionnel à partir de l’expression d’une demande. Il implique que le coaché, bloqué dans sa situation, soit dans un désir de changement avec un logique de sens pour lui. Il s’agit de la volonté de passer d’une situation A vers une situation B, plutôt que de ne plus vouloir être dans la situation A. Plus l’engagement du coaché est fort, plus l’atteinte de l’objectif sera facilité. Ce processus nécessite donc de clarifier cette demande. Car même si une demande est similaire, l’objectif ne sera pas exprimé de la même manière d’une personne à une autre. Les chemins pour atteindre un même objectif ne seront pas non plus forcément les mêmes et ils pourront correspondre à l’expression d’émotions et de besoins différents. Il s’agit d’exprimer, à l’aide du coach et de manière consciente, une demande bien précise. Le coach “servant” de révélateur. En cela, chaque coaching est différent et demande au coach de faire preuve d’une grande adaptabilité.

Le coaching prend ici tout son sens. L’aidant dispose d’un accueil bienveillant, d’une écoute sans jugement, dans le respect de son écologie. Celui-ci permet d’établir une relation de confiance dans laquelle le coaché est libre de s’exprimer et d’agir. Il lui est alors possible de réfléchir à ce qu’il veut, pour lui même ou pour son proche. Et en fonction, il se fixe à nouveau, un objectif, atteignable et fixé dans le temps. Au cours du processus, le coach est en mesure d’identifier les points de blocage et amène le coaché à dépasser ses croyances limitantes, en s’appuyant sur ses ressources, tout en étant vigilant au respect du cadre du coaching.

Différents thèmes peuvent être travaillés en coaching (liste non exhaustive) : 

Sur le plan personnel :

  • la gestion des émotions (culpabilité, colère, …), 
  • la gestion du stress liée notamment à la charge mentale
  • L’organisation de son temps 
  • La gestion de ses relations sociales
  • Le besoin de retrouver du temps pour soi
  • l’estime de soi et/ou la confiance en soi
  • la prise de décision si la question de placer l’aidé en établissement se pose par exemple

Sur le plan professionnel :

  • le maintien de la performance avec la situation d’aide
  • la conciliation du travail avec le rôle d’aidant familial
  • la prise de décision si le besoin de démissionner se fait sentir
  • la modification de son contrat de travail pour pouvoir allouer plus de temps à son proche
  • le changement de profession pour pouvoir assumer sa fonction d’aidant
  • le retour au monde du travail après la perte de son proche (deuil)

Le coaching basé sur une dizaine de séances permet à l’aidant de se “poser”, de prendre le temps de réfléchir, de prendre conscience de … ; et de ce fait, de trouver la meilleure solution pour lui-même et son entourage. 

A noter que le coaching est une approche différente du conseil. Il ne s’agit pas de donner des solutions “clé en main”. Le coaching, dans le “ici et maintenant”, offre à l’aidant la possibilité d’être à nouveau en capacité de vivre selon ses propres choix, en pleine conscience, tout en tenant compte de son engagement auprès de son proche. 

Céline Dauchy

La CNV à l’aide des aidants familiaux

CNV - Communication non violente

Dans mon précédent article, nous avons évoqué les possibles relations conflictuelles au sein des familles qui viennent en aide à leurs proches, mais également entre l’aidant et l’aidé. Les conflits sont bien souvent à l’origine d’une communication rompue entre les membres de la famille. Ils sont basés, sur une divergence de point de vue, une incompréhension, un besoin non exprimé, une émotion refoulée, … Nous savons que les conflits nuisent à la relation aidant-aidé et impactent fortement l’état de santé de l’un et de l’autre. Alors, en quoi la Communication Non Violente (CNV) peut répondre à cette problématique ? Que peut-elle apporter dans la relation d’aide ?

LA CNV est un processus de communication élaboré par Marshall B. Rosenberg, où l’empathie et la bienveillance y occupent une place importante. Elle permet, dans des situations difficiles à vivre, de garder notre capacité à établir des relations saines, efficaces et objectives, tout en maintenant notre capacité à ressentir (affect). C’est également une occasion d’être à l’écoute de soi et de mieux se connaître (auto-empathie). 

Face à une situation, il s’agit de s’exprimer selon 4 grandes étapes (O-S-B-D) : Observation, Sentiments, Besoin, Demande.

  • Observation : décrire la situation par des faits observables, sans jugement, avec clarté : ce que l’on voit, ce que l’on entend. L’absence de jugement évite de tomber dans la critique ou l’interprétation qui engendrent une communication négative. Celle-ci provoquant un réflexe d’autodéfense de notre interlocuteur et donc une relation conflictuelle. 
  • Sentiment : exprimer les sentiments ressentis à l’aide du “je” (émotions, sensations physiques). Pour cela, il est nécessaire de se mettre à l’écoute de soi. Une émotion est par définition passagère et ne représente donc pas notre identité, notre “moi profond”. Si elle persiste dans le temps, nous parlons alors de sentiments. 4 émotions primaires sont identifiées : peur, tristesse, colère et joie. Il en existe d’autres, comme la surprise, la curiosité, la jalousie, l’inquiétude, la fierté, …
  • Besoin : exprimer son besoin. Cela nécessite de savoir l’identifier. Une émotion cache un besoin non satisfait. Il y a un lien de causalité entre la situation vécue et le besoin, lié aux émotions. Nos besoins sont universels (sécurité, amour, reconnaissance, …), mais nous ne les exprimons pas toujours au même moment, ni avec la même intensité. Ce qui explique les potentiels malentendus, pouvant aller jusqu’aux conflits. Il est important d’apporter des explications au besoin que l’on a. Elles permettent à notre interlocuteur de mieux le comprendre. Cela ne signifie pas pour autant qu’il fera preuve de plus de bienveillance à notre égard et accédera à notre demande, mais nous aurons au moins le mérite d’éviter toute source de conflit. 
  • Demande : exprimer sa demande sans rien exiger de notre interlocuteur. Elle doit être exprimée clairement, sous forme d’actions à venir et correspondre au besoin précédemment exprimé. Il est donc nécessaire de bien faire la distinction entre son besoin et sa demande. Il est donc préférable d’éviter les “Il faut que …”, ‘Tu dois …”, qui expriment une forme d’autorité pouvant provoquer un rapport de force et amener à la rébellion de notre interlocuteur. Le ton également est important. Si nous nous exprimons avec agressivité, nous nous exposons en retour à la possibilité d’obtenir un refus catégorique. Notre besoin ne sera donc pas satisfait et nous serons confronté à un sentiment de frustration, voire de colère. 

Il est important d’accepter que la CNV n’aboutit pas forcément à une réponse positive à notre demande. Elle permet avant tout de garder une communication constructive et ouverte

La CNV demande un peu d’entrainement. Elle n’est pas innée et demande un apprentissage, de soi notamment. Chacun reste libre de répondre ou non à une demande puisqu’il s’agit d’une demande et non d’une exigence.

Nous avons vu dans mes précédents articles que les besoins des aidants familiaux sont bien souvent mis de côté, leur priorité étant ceux de leurs proches. Les relations conflictuelles sont fréquentes, notamment au sein des membres de la famille qui s’occupent du proche. Les échanges manquent peut-être d’objectivité, les critiques sont régulières, les émotions des uns et des autres ne sont plus entendues… 

La CNV a donc ici tout son intérêt, celui de replacer l’aidant familial au centre de la relation. En exprimant ses sentiments et besoins, il s’autorise à les satisfaire. La première conséquence est de lui permettre de retrouver les ressources dont il besoin pour pouvoir répondre à sa mission d’aide, mais également de retrouver des relations saines et de renforcer les liens familiaux. Par voie de conséquence, le poids du fardeau ressenti en sera allégé.

Apprendre la Communication Non Violente peut demander un accompagnement, notamment dans l’identification des émotions, des sentiments et des besoins. Le coaching permet cet accompagnement. Je vous propose de découvrir dans mon prochain article ce que le coaching peut, plus largement, apporter aux aidants familiaux.

Céline Dauchy

La relation aidant – aidé

Liens affectifs aidant-aidé

Les relations aidant-aidé sont très fortes. Nous avons vu dans mon deuxième article que dans une grande majorité des situations, c’est le lien affectif qui les lie, qui pousse l’aidant à s’occuper de son proche. Pour 75% des aidants, c’est la première raison qui motive leur mission d’aide. Mais est-ce toujours aussi simple au quotidien ? Quelles sont les difficultés auxquelles chacun est confronté ?

Quelque soit la raison de la perte d’autonomie, l’objectif est de poursuivre au maximum sa vie dans des conditions qui correspondent au souhait des personnes dépendantes, généralement en restant à la maison, lieu de toute une vie. C’est donc les relations humaines, plus que familiale, qui construisent la relation d’aide. Il s’agit, avant tout, de respecter l’identité et l’estime de soi du proche aidé.

Lorsque l’aidant est le conjoint, l’aide apportée, aussi naturelle qu’elle soit, est transparente pour les personnes extérieurs, y compris pour les enfants du couple qui ne vivent plus dans le foyer. Parfois, l’aidant n’a pas lui-même conscience de son statut d’aidant. La relation d’aide entre conjoint est particulière dans le sens où elle repousse les limites de l’intimité, au delà d’une relation habituelle de couple. Les gestes se font affectueux et les mots ne sont parfois plus nécessaires. Le but d’une toilette par exemple, n’est plus simplement de rendre propre. 

Cependant, ce type d’aide met en avant l’incapacité de l’aidé à faire seul des gestes simples et met en avant sa vulnérabilité, pouvant altérer son estime de soi. Dans ce cas, il peut être difficile pour l’aidé d’accepter l’aide que son conjoint lui apporte et il peut vivre cette situation comme une forme de violence physique et être source de conflits. La mésestime de soi peut amener à une forme de colère (courbe du deuil de la perte d’autonomie). Colère qui se retourne alors contre l’aidant. Dans cette situation, il peut être préférable de faire appel à une aide extérieure, professionnelle qui garantit le soin technique d’un côté et la relation familiale de l’autre. Dans cette dernière, la difficulté réside dans l’introduction d’une personne étrangère au cercle familial, ce qui reste complexe aussi bien du point de vue de l’aidé, que de l’aidant. 

Lorsque l’aidant est un enfant, l’aide est bien souvent plus difficile à accepter. Lorsque l’on devient parent, c’est à nous de prendre soin de notre enfant ; de réaliser toutes les tâches nécessaires à son bien-être jusqu’au jour où il devient autonome et prend son envol. Or, lorsque les rôles s’inversent, il faut le consentement de l’aidé, qu’il accepte de se laisser toucher, manipuler par son enfant. Cette nouvelle relation, doit garantir le respect de l’identité du parent. Il y a un juste milieu entre proximité et assistance à trouver par l’enfant aidant, ce qui est loin d’être aisé. Dans le même temps, l’aidant à lui même construit son foyer avec ses propres charges (maison, conjoint, enfants, travail, …), il devient difficile pour lui de trouver du temps pour s’occuper de soi. L’aidant peut se sentir submergé par la charge supplémentaire (Voir le fardeau dans mon deuxième article) que cela représente.

L’aidant peut également être un autre membre de la famille (frère, soeur, …). Comme pour la relation à l’enfant, les relations familiales évoluent. La relation à l’autre devient différente et l’on rentre dans une intimité inhabituelle entre frère et soeur par exemple. Il faut faire preuve d’une grande adaptabilité et avoir une grande confiance, car chacun doit se créer de nouveaux repères. C’est une grande preuve d’amour que de s’occuper, parfois à temps plein, de son proche. 

Certaines personnes en situation de dépendance sont bien entourées et plusieurs membres de la famille se relaient pour s’occuper d’elles. Ils se répartissent les tâches : l’un fait les courses, l’autre le ménage ou gère les papiers administratifs, … Ce qui permet à chacun de se sentir utile et renforce les liens. Il s’agit d’une organisation à trouver et de mettre en place la dynamique qui convient, garantissant le bien être de la personne aidée. Tout cela est possible lorsque les relations familiales sont saines, que la communication est fluide entre les membres et que tous résident à proximité. Car la distance physique est un frein à l’aidance. En effet, lorsque les membres d’une famille habitent et travaillent loin, il est difficile de pouvoir se relayer pour aider son proche. Généralement, l’aide repose sur un seul membre, ce qui alourdit son fardeau car il est accaparé par l’aide qu’il apporte. Sa fatigue et le stress ressentis sont démultipliés. Si vous ajoutez des relations déjà conflictuelles au sein de la famille, l’aidant se retrouve tiraillé entre l’aide qu’il apporte à son proche et les reproches que sa famille peut lui faire. Les décisions deviennent particulièrement compliquées à prendre car nouvelles sources de discorde. Le bien être de l’aidé en est malheureusement souvent affecté. 

Un aidant peut se retrouver dans une situation où il doit s’occuper de plusieurs personnes : un enfant et un parent ; ses deux parents ; … La charge est alors multipliée par le nombre de personnes à s’occuper et en fonction du degré de dépendance de chacun.

A contrario, lorsque la personne devenue dépendante est seule, un ami proche ou un voisin peut lui venir en aide. Il s’agit généralement d’une aide occasionnelle et d’un soutien psychologique important. L’ami ou le voisin joue un rôle de surveillance lorsque la famille ne peut pas être présente au domicile. Dans ce contexte, il peut être difficile de trouver sa place, de ne pas être intrusif dans le cercle familial. Il s’agit également de trouver le juste milieu entre assistance et envahissement. 

Les modalités d’accompagnement sont différentes selon les familles, le degré de dépendance de l’aidé, son âge, … Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise forme d’aide. Quand les relations d’aide sont gérées en bonne intelligence, elles renforcent les liens familiaux. Lorsque l’aidant est lui-même vieillissant, l’aide peut être plus difficile à apporter. Une intervention extérieure et professionnelle devient alors nécessaire. Et quand l’aidant en vient à s’oublier, qu’il ne prend pas de temps pour lui, ses loisirs ou avoir une vie sociale, les conséquences sur la santé peuvent être graves (voir 2ème article).

Alors comment favoriser des relations aidant – aidé ? Quel « outil » peuvent-ils utiliser ?

Dans mon prochain article, je vous propose d’aborder la communication non violente (CNV) pour venir en aide aux aidants familiaux.

Céline Dauchy

Les aidants familiaux en entreprise

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Nous vivons tous en ce moment une situation de crise inédite. Celle-ci révèle de grandes inégalités dans le monde des entreprises, notamment concernant l’impact de la situation personnelle sur le travail occupé. 

Le management par la bienveillance, la qualité de vie au travail sont des axes majeurs en développement depuis plusieurs mois/années. Qu’en est-il de la place des aidants familiaux dans la réflexion des entreprises ? Sont-il privilégiés ? Ou au contraire, sont-ils encore trop ignorés ?

Avant d’envisager pouvoir répondre à ces questions, il est intéressant de voir les choses du côté de l’aidant familial. Comment se sent-il dans l’entreprise quand il doit gérer en même temps les besoins de son proche ? Nous avons précédemment évoqué la charge mentale de l’aidant familial. 

Quel en est l’impact sur son travail ?

Les salariés aidants représentent 1 actif sur 5. Un chiffre qui a doublé sur les 10 dernières années. L’activité professionnelle reste un point de repère et entre dans la routine de nos vies dans le monde moderne. Elle permet également de garder des relations avec l’extérieur et évite l’isolement lié à l’aidance. C’est aussi une source de revenus, bien souvent indispensable dans la prise en charge à domicile d’une personne dépendante. Pour autant, il n’est pas toujours aisé pour l’aidant familial de concilier travail et aide de son proche. 

Le premier impact professionnel que l’on peut constater auprès des aidants familiaux est la baisse de l’efficacité. L’aidant est bien présent à son poste de travail, mais ses préoccupations, tournées vers son proche et non vers son travail, perturbent sa concentration ; ce qui génère des erreurs et/ou un ralentissement dans la réalisation des tâches à accomplir. Ainsi, 72% des aidants familiaux affirment avoir  des difficultés de concentration et donc une baisse d’efficacité. Ce qui, par voie de conséquence, a un impact sur les résultats de l’entreprise dans laquelle il travaille.

Une autre contrainte liée à l’organisation du travail est le respect des horaires. En effet, bien souvent le contrat de travail implique le respect d’un planning qui, même s’il est prévu à l’avance, ne favorise pas forcément l’aide à domicile d’un proche, tant les contraintes personnelles sont fortes. Il n’est pas impossible de voir un aidant familial devoir quitter son travail en cours de journée pour assumer une difficulté liée à son proche. 61% souhaiteraient une flexibilité dans leurs horaires de travail pour gérer plus facilement ces obligations/contraintes supplémentaires. En découle également l’absentéisme, qui est le second constat que l’on peut faire au travail. L’aidant familial devant assurer l’accompagnement aux rendez-vous médicaux de son proche par exemple, utilise souvent ses congés et RTT, voire des congés sans solde quand il n’a plus d’autres solutions. Soit en moyenne, 16 jours d’absence par an. Les journées de congés passées à s’occuper de son proche ne permettent pas à l’aidant de prendre le repos dont il a besoin pour se ressourcer ; ce qui accentue la fatigue ressentie. Il lui est également difficile de trouver la disponibilité pour partir en vacances, il ne lui reste parfois plus assez de congés pour cela. De plus, cet absentéisme régulier, parfois imprévisible, peut désorganiser la réalisation du travail et impacter les autres collaborateurs, alors obligés d’absorber une charge de travail supplémentaire. Ce qui est aussi nuisible pour la qualité des relations professionnelles, la QVT et donc l’entreprise elle-même.

Les difficultés liées au travail sont une seconde source de stress pour l’aidant familial, qui cumulée au “fardeau” (voir définition dans le 2ème article) personnel, ne fait qu’aggraver son ressenti d’impuissance, d’inefficacité, de culpabilité, … 75% des aidants déclarent que leur mission d’aide a un impact sur leur vie professionnelle, particulièrement la fatigue et le stress.

L’entreprise a également peu connaissance du statut d’aidant familial de leurs salariés. En effet, ces derniers ont bien souvent peur des conséquences en informant leur employeur de leur statut particulier : refus de modification des horaires, discrimination, harcèlement, arrêt des promotions, … De ce fait, ils préfèrent ne pas en parler et assumer seuls cette charge. Ce qui accentue le sentiment de solitude dont nous avons déjà parlé à plusieurs reprises. D’autre part, leurs droits sont peu mis en valeur : droit au répit, congés des aidants, dons de congés, … Moins de 50% en ont déjà entendu parler. Trop peu pour que les aidants familiaux se sentent en confiance.

L’aidant familial coincé entre son devoir d’aide (voir 2ème article) et son travail, se retrouve dans une situation où il peut tenter de renégocier la durée de son contrat de travail (accès au temps partiel). Ce qui, malgré tout, impacte les revenus financiers de son ménage. Quand cette négociation n’est pas envisageable dans la politique de l’entreprise, l’aidant familial n’a parfois pas d’autre solution que de renoncer à son travail et démissionne ; avec toutes les conséquences qui en découlent : perte financière importante, stress, isolement, …

Il est donc dans l’intérêt des entreprises de s’intéresser à la situation personnelle de ses employés. Non pas pour favoriser une situation plutôt qu’une autre, mais en s’adaptant, l’entreprise qui fait preuve d’agilité, renforce la qualité de son management et la connaissance de ses collaborateurs (difficulté liée à l’aide familiale) ; pour finalement, impacter de manière favorable sa performance…

Dans mon prochain article, je vous propose d’aborder les relations aidant – aidé.

Céline Dauchy

Sources : Malakoff Humanis, CARAC, Norvatis,

La charge mentale des aidants familiaux

Charge mentale - aidants familiaux

Dans mon premier article, nous avons vu qui sont les aidants familiaux et en quoi consiste leurs multiples rôles auprès de leurs proches. Je vous propose ici d’aborder ce qui nous pousse à assumer cette mission et les conséquences qu’elle peut avoir sur la vie quotidienne, notamment la charge mentale.

La “charge mentale” est un terme relativement récent, qui par définition représente la charge cognitive liée à l’organisation de toutes les activités domestiques (Voir définition article précédent).  Elle incombe le plus souvent aux femmes. Cette charge est invisible au regard des autres, ce qui la rend aussi subjective. Chacun réagissant différemment face au stress, la  charge mentale supportable sera différente selon les personnes. Ce que l’un pourra supporter, ne sera pas supportable pour une autre personne.

Il est assez aisé d’imaginer que nous n’attendons pas de devenir aidant familial pour commencer à organiser notre vie personnelle et professionnelle? (couple, enfants, petits-enfants, travail …). Nous assumons donc déjà une certaine charge mentale au quotidien. Alors, qu’est-ce qui nous pousse à aider nos proches ?

Pour une grande majorité, la principale source de motivation est le lien affectif avec son proche. C’est ce lien, construit au travers du vécu, qui nous pousse à l’accompagner au quotidien, dans une volonté de respect de son souhait : rester à son domicile le plus longtemps possible. Il représente une valeur (famille) forte dans notre société moderne, liée aux perceptions que nous en avons, c’est à dire liée à nos croyances. Valeur qui rend estimables les aidants familiaux à travers les actions qu’ils mènent auprès de leurs proches.

Pour d’autres, il s’agit d’un devoir à accomplir, d’une responsabilité à assumer (sans tenir compte du lien affectif). Ce devoir, lié à notre conscience morale, est donc accompli, plus par obligation que par volonté. 

L’aspect financier ne vient lui, que bien après le lien affectif et le fait d’accomplir son devoir. Il s’agit toutefois d’une autre obligation à laquelle nous répondons et qui impacte sensiblement la charge ressentie. Le maintien à domicile coûte cher à la société. Les aides que les personnes dépendantes ont ne suffisent pas toujours à garantir ce maintien à domicile dans de bonnes conditions. Le placement en établissement n’est pas souhaité ou bien trop coûteux et ne peut être supporté par la famille. La mission de l’aidant familial devient alors une obligation. La charge mentale ressentie est d’autant plus importante que l’obligation de l’aidant familial est forte.

L’aidant familial s’organise en fonction du degré de dépendance de son proche. Nous avons vu précédemment que l’aidance peut être occasionnelle : apporter les courses une fois par semaine à sa voisine âgée, ce qui prend 2 heures en moyenne. Mais elle peut être aussi quotidienne : s’occuper à temps complet de son conjoint malade. Imaginez, aider votre proche dans tous ses déplacements (même à l’intérieur de la maison), devoir l’aider à se laver, s’habiller, manger, prendre un médicament, …. l’aider à vivre, tout simplement. 

A ces tâches, s’ajoutent, la charge liée à l’entretien de la maison, l’éducation des enfants, celle liée au travail. Quelle charge, physique et mentale, cela représente pour l’aidant ! 

D’ailleurs, certains aidants familiaux se retrouvent dans l’obligation de renoncer purement et simplement à leur activité professionnelle, dans le seul but de pouvoir être auprès de leur proche. C’est une décision lourde de conséquences… non sans stress ! Le travail est une source de revenus financiers non négligeable. Ce qui nécessite de bien réfléchir à la question avant de poser sa démission.

Ajoutez-y des relations parfois tendues entre l’aidant et son proche. Et oui, il n’est pas aussi simple que cela n’y parait, que d’accepter sa propre dépendance ; de devoir systématiquement attendre que quelqu’un soit avec vous pour pouvoir faire quelque chose… Vous passez par différentes émotions (courbe du deuil), dont la colère. Cette colère qui se dirige vers l’aidant et qui complique bien souvent la situation.

Un troisième aspect de l’aidance, souvent peu pris en considération est la charge administrative supportée par les proches. En effet, il existe différentes lois destinées à faciliter la vie des personnes dépendantes. Certaines visent aujourd’hui à reconnaître le statut d’aidant familial. Cependant, l’accompagnement des aidants familiaux dans ces démarches est quasi nul. C’est à eux de chercher ce à quoi leurs proches ont droit, et de constituer des dossiers nécessaires aux déblocages des aides. L’aidant se retrouve bien souvent seul sans trop savoir comment s’y prendre. C’est une nouvelle source de stress, voire d’angoisses qui peuvent également nuire à la relation aidant/aidé.

Avec tout cela, il reste bien souvent peu de temps pour les loisirs ou les relations sociales qui sont pourtant essentielles à l’épanouissement de l’être humain et on peut le ressentir particulièrement dans ces temps de confinement. L’aidant familial, ayant tendance à s’oublier lui-même, se retrouve dans une forme d’isolement social, ou toute son énergie est centrée uniquement autour de son proche. 

L’aidant familial, épuisé, ressent sa mission comme un poids. On parle alors de la notion de “fardeau”. Peuvent se mêler également différents sentiments liés à la représentation qu’à l’aidant de ses propres capacités à venir en aide à son proche : impuissance, emprisonnement, culpabilité, solitude, doutes, … Il est fréquent de rencontrer des aidants familiaux qui se plaignent de nombreux symptômes : fatigue physique et morale, troubles du sommeil, sautes d’humeur, agressivité, anxiété, stress, … C’est dans ces périodes difficiles émotionnellement que nous pouvons rencontrer certaines addictions : somnifère, anxiolytique, antidépresseur, alcool, tabac voire drogues, … Certains aidants sont même au bord du burn out

Au travers de ce constat, il apparaît essentiel d’accompagner les aidants familiaux dans l’accomplissement de leur mission. Si l’aidant n’est plus en mesure d’assumer son rôle, qu’advient-il de son proche dépendant ? 

Dans mon prochain article, je vous propose d’aborder les conséquences professionnelles pour l’aidant familial et l’impact pour les entreprises.

Céline Dauchy

Sources : Malakoff Humanis, CARAC, Norvatis,

Les aidants familiaux dans notre société

Coaching aidants familiaux

Au delà de la période de confinement que nous vivons et du drame qui se déroule actuellement dans les EHPAD, nous entendons souvent  parler des aidants et plus particulièrement d’aidants familiaux qui contribuent à aider en particulier les personnes âgées. Ils sont un des facteurs clé de réussite du maintien à domicile des hommes et des femmes en perte d’autonomie. Avec le confinement et les restrictions de circulation, la tâche des aidants est devenue encore plus compliquée. Mais qui sont ils vraiment et comment vivent-ils cette situation d’aidants ?

Je vous propose durant les prochaines semaines une série d’articles dont l’objectif est de cerner la vie des aidants : Qui sont ils ? Sommes-nous aidants, sans trop le savoir ? Comment accompagnent-t-ils les personnes dépendantes ? A quelles difficultés sont-il confrontés au quotidien ?  En quoi le coaching peut-être d’une aide précieuse dans “cet mission” d’aidants au jour le jour ?

Nous sommes entre 8 et 11 millions d’aidants familiaux en France. Et oui, je dis “nous”, car moi aussi, je suis aidant familial. Selon les études, la moitié des aidants familiaux ont une activité salariée et plus de 50% d’entre eux sont des femmes. Ils ont majoritairement entre 45 et 64 ans, tranche d’âge qui peut avoir également des enfants, voire des petits-enfants.

Les aidants familiaux ou proches aidants, sont les personnes qui aident un proche dépendant ; souvent un parent, un enfant, un conjoint ; ceci pour toutes les activités de la vie quotidienne et de manière non rémunérée. Mais il peut s’agir également d’un voisin qui aide une personne en perte d’autonomie.

On appelle “perte d’autonomie”, l’incapacité, brutale ou progressive, à réaliser les tâches de la vie quotidienne.  Elle peut être liée à la maladie, au handicap ou à la vieillesse. Ces tâches doivent être réalisées par une tierce personne, il y a alors un lien de dépendance.

Et par activités de la vie quotidienne, nous entendons : les activités domestiques (entretien de la maison, courses alimentaires, préparation des repas, …), la gestion administrative et financière, l’accompagnement dans la prise en charge de la santé (rendez-vous médicaux, aide à la prise d’un traitement médicamenteux,…), le soin à la personne (toilette, habillage), la surveillance globale du proche et son soutien moral.

Nous pouvons, à tout moment, basculer dans l’aidance, suite aux événements de la vie (une maladie, un accident, la vieillesse). Et nous n’y sommes pas toujours préparés… Notre vie peut être mise sans dessus-dessous. Pour autant, chaque situation est différente et le besoin d’aide  d’un proche n’est pas équivalent selon son degré de dépendance. 

Prenons l’exemple suivant : votre mère, jeune retraitée, habituellement autonome et très active, fait une mauvaise chute et se fracture la jambe. Il s’agit d’un malheureux accident qui la contraint à déprendre d’une autre personne, vous, pour certaines activités durant sa convalescence. Vous assumez donc ces activités lorsqu’elle en a besoin. On parle alors d’aidance occasionnelle, à court terme. Puisque, une fois rétablie, votre maman reprend ses activités, comme elle le faisait au préalable. Vous adaptez votre emploi du temps durant cette période, puis une fois passée, vous reprenez également votre organisation habituelle.

A contrario : votre conjoint est atteint de la maladie d’Alzheimer. Son état se dégrade au fil des semaines/mois au point qu’il ne lui est plus possible de rester seul, malgré les différentes aides extérieurs dont il bénéficie déjà. Vous savez qu’il souhaite rester le plus longtemps possible chez lui, car sa maison est un  point de repère essentiel pour lui. Vous stoppez alors toute autre activité (professionnelle y compris) pour vous occuper exclusivement de celui-ci. On parle ainsi d’aidance permanente, à long terme. Notons que 3 aidants sur 10 aident de manière permanente. 

Selon les cas, un aidant peut être seul à s’occuper de son proche ou avec plusieurs autres personnes de la famille (frères, soeurs, oncles, tantes…) ou non (voisins, amis…).  Ce n’est pas pour autant plus simple….

Les situations vécues par chacun sont nombreuses et variées. Ainsi, nous pouvons être amenés à aider notre proche de manière occasionnelle, mais sur du long terme ; comme nous pouvons aider notre proche de façon permanente, mais sur une période très courte. 

C’est l’ensemble de ces éléments qui rend la situation  et la compréhension des difficultés rencontrées par les aidants familiaux aussi complexe finalement.

Sachant que nous n’avons globalement pas de formation spécifique à la prise en charge en charge de personnes malades ou en situation de handicap. Nous tentons donc de faire de notre mieux !

Peut-être vous reconnaissez vous dans le descriptif ci-dessus ? Vous est-il déjà arrivé d’accompagner l’un de votre proche dans une situation de perte d’autonomie ?

Dans mon prochain article, je vous propose d’aborder le point de vue de la charge mentale assumée par les aidants familiaux. 

Céline Dauchy

Sources : Malakoff Humanis, CARAC, Norvatis,