Aujourd’hui, les aidants familiaux aident leurs proches car les liens qui les unissent sont forts et l’aidance est une preuve d’amour. Si elle se fait souvent naturellement, quels sont les devoirs des aidants familiaux envers leurs proches en perte d’autonomie ? Et quels sont leurs droits leur permettant d’assumer au mieux leur rôle ?
Le premier devoir de l’aidant familial est d’assurer le bien-être de son proche, que ce soit au domicile ou en établissement. Il doit donc veiller à ce que les conditions dans lesquelles l’aidé évolue soient en adéquation avec son état physique et psychologique : un lieu de vie adapté, l’accès aux soins dont il a besoin, une aide extérieure si nécessaire, un soutien psychologique, …
Pour cela, il est également important de porter attention à une éventuelle maltraitance. Heureusement, celle-ci n’est pas une généralité. Mais il faut être conscient qu’elle peut exister, aussi bien dans le cercle familial (chantage, dévalorisation, …) qu’en établissement (négligence, soins brutaux, …). Être témoin de toutes formes de maltraitance, même involontaire, nous contraint à la dénoncer. Dans le cas contraire, il s’agit d’une non-assistance à personne en danger qui peut être punie par la loi.
Le second devoir de l’aidant familial est l’attention à porter à la situation financière de l’aidé. En effet, si une personne n’a pas les ressources suffisantes, les différents membres de la famille (enfants, parents, grands-parents, … ; belles-filles, gendres ; époux entre eux) ont l’obligation, au regard de la loi, de lui venir en aide. Celle-ci peut-être alimentaire, vestimentaire, médicale, liée à l’aménagement du domicile, … Et ne concerne d’ailleurs pas uniquement les personnes en perte d’autonomie !
Les droits des aidants familiaux sont nombreux mais encore trop peu connus et parfois complexes :
- Droit à la formation : dispensée par des professionnels de santé dans différents domaines (geste de la vie quotidienne, soins corporels, soutien psychologique, …). Il existe également des formations diplômantes en fonction de l’expérience acquise en s’occupant de son proche (VAE) et qui permettent d’envisager une reconversion professionnelle (assistant de vie, auxiliaire de vie sociale, …).
- Droit à un congé de solidarité familial sous 2 formes :
- Congé de solidarité familial : pour l’accompagnement d’un proche en fin de vie. Il s’agit d’un congé sans solde de 3 mois maximum.
- Congés de soutien familial : permet de suspendre son activité professionnelle pendant une durée de 3 mois renouvelable, pour s’occuper de son proche dépendant. L’emploi est assuré pendant toute la période.
- Droit au répit, qui permet à l’aidant de s’octroyer du temps pour se reposer et récupérer afin d’être en mesure de poursuivre sa mission d’aide :
- Lors de séjours de vacances adaptées : l’aidé peut partir en vacances seul ou accompagné de son aidant
- Lieux d’accueil temporaire de personnes dépendantes
- Famille d’accueil temporaire
- Hébergement temporaire en établissement
- Garde itinérante de nuit : permet à l’aidant de se reposer la nuit.
- Téléassistance : l’aide intervient à partir du déclenchement d’une alarme.
- Droit à l’affiliation gratuite à l’assurance vieillesse du régime général : sous certaines conditions.
- Droit à une rémunération ou à un dédommagement : sous certaines conditions, l’aidant peut devenir salarié de son proche ou bénéficier d’un dédommagement.
- Droit aux avantages fiscaux : sous certaines conditions, crédit d’impôts ou déductions fiscales.
Depuis quelques années, l’importance du rôle des aidants familiaux dans le système de soin français est de plus en plus mis en évidence. L’évolution des différentes lois, l’atteste.
“Le Premier ministre a lancé, ce mercredi 23 octobre 2019, la stratégie de mobilisation et de soutien en faveur des aidants, accompagné de la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, ainsi que de Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées.” [site du gouvernement]
Dès 2020, cette stratégie vise à : rompre l’isolement des aidants familiaux, ouvrir de nouveaux droits sociaux (indemnisation du congés du proche aidant dès le mois d’octobre 2020), faciliter les démarches administratives, faciliter l’adaptabilité des aidants (cumul des rôles aidants, salarié, …), diversifier les solutions de répit, agir en faveur de la santé des aidants familiaux, intégrer les difficultés liées l’âge des aidants (étudiants).
Mais les aidants familiaux ont-ils facilement accès à toutes ces informations, notamment au moment où ils découvrent/subissent la perte d’autonomie de leurs proches ?
“8 aidants sur 10 ont le sentiment de ne pas être suffisamment aidés et considérés par les pouvoirs publics”. [Baromètre 2017, Drees et BVA]
Nous pouvons en déduire que pour rompre son isolement, l’aidant familial doit faire, de lui-même, les démarches pour obtenir les informations dont il a besoin. Il lui est donc nécessaire de se mettre en action. En cela, le coaching est un outil qui permet à l’aidant familial de se recentrer sur ses besoins (répit, rémunération, formation, …), de se fixer un objectif qui lui fait sens et d’être accompagné pour l’atteindre.
Céline Dauchy