Les aidants familiaux dans notre société

Coaching aidants familiaux

Au delà de la période de confinement que nous vivons et du drame qui se déroule actuellement dans les EHPAD, nous entendons souvent  parler des aidants et plus particulièrement d’aidants familiaux qui contribuent à aider en particulier les personnes âgées. Ils sont un des facteurs clé de réussite du maintien à domicile des hommes et des femmes en perte d’autonomie. Avec le confinement et les restrictions de circulation, la tâche des aidants est devenue encore plus compliquée. Mais qui sont ils vraiment et comment vivent-ils cette situation d’aidants ?

Je vous propose durant les prochaines semaines une série d’articles dont l’objectif est de cerner la vie des aidants : Qui sont ils ? Sommes-nous aidants, sans trop le savoir ? Comment accompagnent-t-ils les personnes dépendantes ? A quelles difficultés sont-il confrontés au quotidien ?  En quoi le coaching peut-être d’une aide précieuse dans “cet mission” d’aidants au jour le jour ?

Nous sommes entre 8 et 11 millions d’aidants familiaux en France. Et oui, je dis “nous”, car moi aussi, je suis aidant familial. Selon les études, la moitié des aidants familiaux ont une activité salariée et plus de 50% d’entre eux sont des femmes. Ils ont majoritairement entre 45 et 64 ans, tranche d’âge qui peut avoir également des enfants, voire des petits-enfants.

Les aidants familiaux ou proches aidants, sont les personnes qui aident un proche dépendant ; souvent un parent, un enfant, un conjoint ; ceci pour toutes les activités de la vie quotidienne et de manière non rémunérée. Mais il peut s’agir également d’un voisin qui aide une personne en perte d’autonomie.

On appelle “perte d’autonomie”, l’incapacité, brutale ou progressive, à réaliser les tâches de la vie quotidienne.  Elle peut être liée à la maladie, au handicap ou à la vieillesse. Ces tâches doivent être réalisées par une tierce personne, il y a alors un lien de dépendance.

Et par activités de la vie quotidienne, nous entendons : les activités domestiques (entretien de la maison, courses alimentaires, préparation des repas, …), la gestion administrative et financière, l’accompagnement dans la prise en charge de la santé (rendez-vous médicaux, aide à la prise d’un traitement médicamenteux,…), le soin à la personne (toilette, habillage), la surveillance globale du proche et son soutien moral.

Nous pouvons, à tout moment, basculer dans l’aidance, suite aux événements de la vie (une maladie, un accident, la vieillesse). Et nous n’y sommes pas toujours préparés… Notre vie peut être mise sans dessus-dessous. Pour autant, chaque situation est différente et le besoin d’aide  d’un proche n’est pas équivalent selon son degré de dépendance. 

Prenons l’exemple suivant : votre mère, jeune retraitée, habituellement autonome et très active, fait une mauvaise chute et se fracture la jambe. Il s’agit d’un malheureux accident qui la contraint à déprendre d’une autre personne, vous, pour certaines activités durant sa convalescence. Vous assumez donc ces activités lorsqu’elle en a besoin. On parle alors d’aidance occasionnelle, à court terme. Puisque, une fois rétablie, votre maman reprend ses activités, comme elle le faisait au préalable. Vous adaptez votre emploi du temps durant cette période, puis une fois passée, vous reprenez également votre organisation habituelle.

A contrario : votre conjoint est atteint de la maladie d’Alzheimer. Son état se dégrade au fil des semaines/mois au point qu’il ne lui est plus possible de rester seul, malgré les différentes aides extérieurs dont il bénéficie déjà. Vous savez qu’il souhaite rester le plus longtemps possible chez lui, car sa maison est un  point de repère essentiel pour lui. Vous stoppez alors toute autre activité (professionnelle y compris) pour vous occuper exclusivement de celui-ci. On parle ainsi d’aidance permanente, à long terme. Notons que 3 aidants sur 10 aident de manière permanente. 

Selon les cas, un aidant peut être seul à s’occuper de son proche ou avec plusieurs autres personnes de la famille (frères, soeurs, oncles, tantes…) ou non (voisins, amis…).  Ce n’est pas pour autant plus simple….

Les situations vécues par chacun sont nombreuses et variées. Ainsi, nous pouvons être amenés à aider notre proche de manière occasionnelle, mais sur du long terme ; comme nous pouvons aider notre proche de façon permanente, mais sur une période très courte. 

C’est l’ensemble de ces éléments qui rend la situation  et la compréhension des difficultés rencontrées par les aidants familiaux aussi complexe finalement.

Sachant que nous n’avons globalement pas de formation spécifique à la prise en charge en charge de personnes malades ou en situation de handicap. Nous tentons donc de faire de notre mieux !

Peut-être vous reconnaissez vous dans le descriptif ci-dessus ? Vous est-il déjà arrivé d’accompagner l’un de votre proche dans une situation de perte d’autonomie ?

Dans mon prochain article, je vous propose d’aborder le point de vue de la charge mentale assumée par les aidants familiaux. 

Céline Dauchy

Sources : Malakoff Humanis, CARAC, Norvatis,